jeudi 8 avril 2010

Trail des Citadelles (ça c'est fait !)

Dimanche 4 Avril
4h30
Les 3 réveils que j'avais programmé, ont été inutiles. Je me lève, bien décidé à en découdre avec ce fameux pog dont tout le monde parle là-bas du côté des Mont d'Olmes au pays de la boue...
J'avale le traditionnel Gatosport mais les derniers préparatifs techniques tournent mal : il faut que je me rende à l'évidence, la poche à eau de mon camel est bel et bien percée ! Tant pis je mettrai moins d'élasto sur les pieds pour prévenir les ampoules et garderai un échantillon pour colmater la brèche de la poche.

6h20
Arrivée à Lavalanet. Bien sûr, il pleut et il doit d'ailleurs neiger pas très loin car le thermomètre de la voiture affiche 5 petits degrés. C'est ce que me confirme d'ailleurs Michel, l'organisateur du Trail lorsque j'arrive dans la salle de retraits des dossards où règne un calme absolu, tout à l'air parfaitement bien préparé et bien rodé. Je contacte le Sté, qui va arriver pour le départ du 20 k, comme d'hab, il est au taquet.

8h00
Le départ est donné. Je me cale en milieu de peloton mais déjà au bout de 500 m, la légendaire boue vient alourdir mes pauvres XT Wings. La pente s'accentue et je trouve alors grâce auprès de mes bâtons qui m'évitent quelques dérapages. J'atteins les Crêtes du Madoual où l'on découvre alors le fameux pog de Montségur (rien à voir avec les petites rondelles de carton illustrées qu'on a tous collectionné dans les années 90) voyez plutôt :


9h20
Je suis en haut, au château de Montségur.


Après avoir fait la rapide connaissance de Laulau, un Kikou photographe, la montée a été assez rapide (trop, vous verrez à la fin). J'étais bien et c'était grisant alors je me suis laissé prendre malgré la neige et pas mal de touristes espagnols et leurs muchachos en excursion un peu trop matinale, au goût de tout ces traileurs.
Dans la descente, la BO de Fantomas retentit : c'est mon portable qui sonne, le Sté me signale son départ imminent. Le chemin qui mène au ravito est tranquille, je commence à courir seul, de ce côté là rien à voir avec les chenilles processionnaires des Templiers.

9h50
Le premier ravito. Comme d'hab, je ne reste que quelques secondes le temps de me composer un sandwich inédit pain d'épice - gruyère, digne de Top Chef, qui sera du meilleur effet. Le temps aussi de me faire biper 90ème (il faut pas me dire ces choses là, c'est ça qui me fait stresser !). Je passe Montferrier sous des trombes d'eau qui me décident à sortir la 3ème couche imperméable que je mets bien 2 min à enfiler. 30 s plus tard la pluie s'arrête ... dommage tu t'es bien battu, Ben !

J'adopte ensuite la marche rapide sur la seule portion goudronnée du parcours dépassant encore ici où là quelques concurrents. Coté physique, ça commence à pas mal tirer au niveau des genoux et voilà que se présente à moi la seconde citadelle jadis imprenable, le château de Roquefixade.


11h15
Ça y est, balayé par le vent, j'arrive au sommet de la crête surplombant le château. Il caille dur et je traine pas.
Je m'engage dans la descente où on m'apprend que je suis 75ème, 15 places grapillées depuis Montferrier, c'est bien. Mais c'est de plus en plus dur, le coup de mou se profile à l'horizon.
Cependant un joyeux intermède va me faire sortir momentanément de ma torpeur de traileur. Je relate l'affaire : km 28, le parcours sort du chemin pour passer à travers champ et c'est à ce moment que j'entends le pas énergique d'un traileur pressé. Un retardataire me dis-je ? Je m'écarte alors pour lui laisser le passage et que vois-je ? Un homme en rouge bardé d'un camel Salomon. Non, il n'est pas déjà là quand même ?! Si, je vous le donne en mille, Thomas Lorblanchet, le Lorblanchet, le leader du 73 km qui était parti 2 h avant ! Ni une ni deux, je sors l'appareil photo, le rattrape (si si c'est vrai !) et le flashe tel un cinémomètre de gendarmerie.

Tout secoué par cette rencontre, je retrouve un mini regain de forme et relance alors sur la piste mais l'auvergnat est déjà bien loin. Les puristes me comprendront, mais les autres, rendez-vous compte, c'est comme si vous tapiez la balle avec Zizou ou taquiner le panier avec TiPi !

11h45
Fini la rigolade, le dernier ravito passé, commence alors une interminable portion de plat où j'ai toutes les peines du monde à courir. Un petit SMS de ma belle vient me redonner un peu de moral mais le coup mou est bien là, je n'ai plus de forces, je paie surement mon départ trop rapide. Tout va donc se faire maintenant au mental et aux triangolinis Belins. Je m'en remets donc à ces fameux crackers.
2 longues montées s'enchainent avec la dernière la plus terrible, la côte de Rayssac. C'est dur, j'ai mal et je suis tenté de m'arrêter sur le bord du sentier mais les collègues de courses qui me dépassent, m'encouragent et me disent que c'est bientôt la fin. C'est ça l'esprit Trail !
En effet quelques hectomètres plus loin, j'arrive sur la dernière crête, 3 km de descente et la boucle est bouclée. C'est ici que le Sté, crédité d'un excellent 2H23 sur le 20 km vient à ma rencontre. Ça me redonne quelques forces pour finir en trombe dans Lavelanet.


13h33
Je passe la ligne en 5 h33 à la 87ème place (sur 383 coureurs). Je suis vidé (matez ma tête !) mais je l'ai fait.


2 commentaires:

  1. Course bien gérée et beau classement !
    Bien joué Mumbly et au palisir de croiser ta foulée.

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  2. Bravo ben, une belle course dans des conditions pas faciles apparemment....
    Dédicace à mon parrain sur le 20Km aussi.....

    A bientot .

    lolo

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